L’arrachage
Automne 2020
On arrache une vigne pour plusieurs raisons, en ce qui nous concerne nous avons fait ce choix pour rajeunir le parcellaire de notre exploitation.
L’arrachage d’une vigne est une page qui se tourne, le témoin d’une vie, de longues journées de travail, de belles surprises, de déceptions, de l’histoire d’un vignoble. Il faut parfois arriver à trancher, parier sur l’avenir, sans perdre de vue ses convictions…
La taille
Hiver 2020
Un acte fondateur pour la vigne
Parmi les travaux de la vigne, la taille est l’acte fondateur, car c’est d’elle, de sa précision, de son intelligence que dépendra la qualité de la vendange. Elle induit la vigueur, la fertilité, la maturité de la vigne. Elle conditionne son développement et son épanouissement. C’est la première opération après les vendanges. Elle commence dès la chute des feuilles, s’arrête de mi-décembre à mi-janvier, afin de respecter le repos hivernal de la plante. Elle reprendra jusqu’à fin mars.
Les 4 tailles champenoises
La réglementation prévoit l’autorisation de 4 types de taille.
- La taille Chablis : taille courte sur charpente longue .
- La taille Cordon et Cordon permanent : taille courte sur charpente longue unique.
- La taille Guyot : taille longue sur charpente courte, qui peut être simple, double ou asymétrique.
- La taille Vallée de la Marne (seulement pour le meunier) : Taille longue sur charpente courte.
La taille un acte raisonné
Avant de se lancer dans son premier geste, le vigneron évalue :
- la vigueur générale du cep,
- son équilibre : répartition et nombre des bourgeons, positionnement vertical ou latéral, chevauchement,
- la perspective de croissance pour l’année qui vient : longueur de la charpente, risque de chevauchement de la charpente voisine au moment du liage, choix du sarment qui sera lié,
- la nécessité d’un rajeunissement ou pas, la vigueur du lancement s’il a été fait, la situation du rachet (bourgeon de lancement situé au pied du cep).
Les rôles de la taille
Équilibre vigueur / fertilité
Le premier rôle de la taille est d’assurer la meilleure circulation possible de la sève vers les bourgeons fructifères. Il importe donc que la sève soit distribuée à tous les bourgeons à peu près également car elle génère la vigueur nécessaire à leur croissance. Mais l’excès de sève gêne la fertilité. C’est donc en équilibrant vigueur et fertilité, deux qualités difficiles à concilier, qu’on atteindra la qualité idéale.
Le choix du type de taille permet d’atteindre cet équilibre. Avec une charpente longue, la sève circule difficilement. Ainsi, d’une part elle se répartit mieux le long du sarment, ce qui favorise la vigueur, et d’autre part évite les excès d’irrigation des bourgeons, ce qui favorise la fertilité. La taille longue accentue ce phénomène, car elle crée des nœuds qui ralentissent encore la circulation de la sève.
Équilibre de la silhouette de la vigne
La taille donne sa forme à la vigne et la prépare aux futurs travaux de taille en vert. Le but est d’éviter l’entassement du feuillage, de maximiser la capture des rayons lumineux par une surface foliaire optimale, et de favoriser ensuite l’aération des grappes.
Équilibre durée de vie / productivité
La taille gère la vie de la vigne. Quand elle produit trop, elle s’épuise. Le vigneron doit donc veiller à sa régulation. Il la rajeunit régulièrement en relançant les bourgeons du pied (le rachet) qui formeront la charpente jeune se substituant à la charpente ancienne.
Le palissage
Le palissage a pour objectif de soutenir la végétation suivant le mode de taille choisi, de développer la surface foliaire exposée, d’éviter l’entassement de la végétation et d’assurer l’exposition et l’aération des raisin. Le palissage (ou relevage) qui s’effectue en général en juin consistera donc à relever et à placer les branches de la vigne entre deux fils de fer qui passent au dessus du rang et à attacher les rameaux de la vigne aux fils de fer du palissage. Cette technique permet au raisin de mieux voir le soleil car les branches sont remontées ce qui facilite la photosynthèse et favorise plus tard le mûrissement du raisin. Autre avantage : cela permet une meilleure pénétration des produits phytosanitaires et facilite le travail de la vigne en laissant les rangs accessibles pour le passage du tracteur et permettre les traitements.
Enfin, il est de coutume de dire qu’un bon palissage économise un rognage (suppression de l’extrémité des pousses qui sont alors en pleine croissance).
Le rognage
Le rognage permet l’élimination de la partie supérieure des rameaux dans le but :
- De faciliter le passage des enjambeurs.
- D’améliorer l’ensoleillement et l’aération des grappes en réduisant l’ombre portée d’un rang à l’autre.
- De supprimer les organes jeunes (bout de rameaux), plus sensibles au développement des maladies (mildiou, oidium…).
- De maintenir le port dressé des rameaux en réduisant leur longueur avant qu’ils ne soient retombants1.
Le rognage est réalisé après le relevage, c’est-à-dire environ fin juin ou début juillet suivant l’avancement de la croissance végétative de la vigne. Leur nombre varie selon la vigueur de la vigne, du cépage, des conditions climatiques de l’année (de trois à cinq en général).
Ce rognage s’effectue par l’intermédiaire d’une rogneuse montée sur un enjambeur.
Les vendanges
Le mois de septembre représente l’un des mois les plus importants pour les vignerons de France puisqu’il correspond à celui des vendanges, autrement dit de la récolte du raisin qui servira à faire le vin.
La récolte.
Le raisin représentant le fruit du travail du vigneron, la cueillette ne se fait bien évidemment pas au petit bonheur la chance. En fait, c’est le résultat de toute une année de patience, de surveillance et de soins prodigués à la vigne qui se jouent à cet instant précis.
Le vigneron et/ou viticulteur doit donc bien penser en amont à comment le récolter et à quel moment.
Il existe deux façons de procéder à la récolte : les vendanges manuelles ou mécaniques.
Sur notre exploitation, il s’agit de vendanges manuelles, c’est-à-dire réalisées à la main, le tri se fait en même temps que la cueillette du raisin. Cette étape consiste à éliminer les raisins pourris, pas assez mûrs ou trop petits.
Les vendanges manuelles seront par nature bien plus délicates et respectueuses du fruit que celles opérées par un engin dédié à cette tâche.